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Le portage salarial suscite un intérêt grandissant ces dernières années, en particulier chez les consultants, les freelances et les experts techniques. Ce statut hybride, à mi-chemin entre le salariat et l’indépendance, offre une Sécurité sociale complète tout en permettant de conserver sa liberté professionnelle. Mais qu’en est-il de la rentabilité ? Est-ce vraiment intéressant pour un indépendant ? La réponse dépend de plusieurs paramètres clés, dont le calcul rigoureux du TJM (tarif journalier moyen) et la bonne gestion des frais professionnels.
La rentabilité du portage salarial : une question de stratégie
Contrairement à l’autoentreprise ou à la création de société, le portage salarial implique des frais de gestion (souvent entre 5 et 10 %) versés à la société de portage. En échange, celle-ci s’occupe de toutes les démarches administratives, sociales et fiscales, et reverse un salaire au consultant, avec bulletins de paie, protection sociale, retraite et même assurance chômage. C’est donc un gain de temps, mais surtout une sécurité non négligeable.
Pour que ce modèle reste rentable, l’indépendant doit anticiper son revenu net souhaité et adapter son TJM en conséquence. Il s’agit d’un calcul central : le TJM (Tarif Journalier Moyen) correspond au montant facturé chaque jour au client. Il doit couvrir les charges sociales, les frais de gestion, les congés, les jours de non-activité et bien sûr, le salaire net escompté. Une erreur fréquente est de fixer un TJM trop bas, sans intégrer ces éléments. Un consultant qui vise un salaire net de 3 000 € par mois, avec 20 jours de travail, devra souvent facturer plus de 500 € par jour, selon le taux de gestion et les charges sociales.
Les frais professionnels : une optimisation à ne pas négliger
L’un des atouts majeurs du portage salarial, trop souvent sous-estimé, réside dans la prise en charge des frais professionnels. Ces frais peuvent être remboursés de deux façons : soit en étant directement refacturés au client (frais de mission), soit en étant considérés comme des frais de fonctionnement non soumis à cotisations. Cela peut inclure les abonnements professionnels, le matériel, les logiciels, ou encore l’utilisation d’un espace de coworking.
Parmi ces frais, comprendre les indemnités kilométriques est un facteur essentiel, si vous êtes souvent amené à vous déplacer dans le cadre de votre travail. En effet, le salarié porté peut déclarer l’usage de son véhicule personnel dans le cadre professionnel, et obtenir un remboursement calculé selon les barèmes kilométriques fixés par l’administration. Ce remboursement n’est pas imposé et vient améliorer directement la trésorerie du consultant. Il peut également cumuler ce remboursement avec celui des péages, parkings ou repas liés au déplacement.
Comprendre et bien anticiper ces frais permet de mieux construire son TJM, mais aussi d’augmenter son revenu net disponible sans alourdir la fiscalité.
De toute évidence, le portage salarial peut représenter une solution très rentable pour un indépendant, à condition d’en maîtriser les mécanismes économiques. Un TJM bien calculé, une gestion efficace des frais professionnels et une compréhension fine des outils de remboursement permettent non seulement de préserver son équilibre financier, mais aussi d’optimiser ses revenus.